dimanche 14 juillet 2013

Les films animaliers comme vecteur d'une conscience écologique


  
               La fin du XXème siècle est  marquée par une réelle prise de conscience de la nécessité de protéger notre monde de nous-mêmes.
La première moitié de ce siècle a démontré notre capacité à dévaster le monde dans lequel nous vivons : deux guerres destructrices comme jamais auparavant, une forêt amazonienne en voie de disparition, la banquise polaire partant à la dérive et des centaines d'espèces animales perdues en quelques décennies. Tout cela a mis en évidence le terrifiant pouvoir de nuisance de l'être humain.
Les animaux nous répondent par la voie des maladies : vache folle et grippe aviaire sont deux exemples de ce qu'on "récolte" de nos rapports  avec l'animal quand on joue à l'apprenti sorcier avec la nature.
De fait, c'est par le biais des conséquences subies que  la pédagogie écologiste se développe. Aux maladies dues aux animaux que nous rendons malades, nous ajoutons des dérèglements climatiques et des microclimats ou la destruction d'écosystèmes à des fins commerciales. Tout cela provoque autant de dégâts dans la flore que dans la faune. Une conscience nouvelle naît de ces maux que nous nous infligeons.
Notre prétendue supériorité nous place au sommet de la hiérarchie dans la nature et entraîne un abus de pouvoir qui nous éloigne de la parenté darwinienne ou même, tout simplement, de la cohabitation harmonieuse avec la nature pratiquée par les peuples premiers.
Depuis trente ans environ, scientifiques, artistes et associations écologistes dénoncent l'autodestruction humaine à travers les dérives de la destruction des espèces animales et de la nature. Au début, ces défenseurs de l'écosystème étaient vus comme des "annonceurs de l'apocalypse" ou des "militants des causes perdues". A la fin des années 70, on regardait avec sympathie, mais sans les croire, les défenseurs des baleines et des phoques, les combattants des forêts enchaînés aux arbres, les militants couchés sur les voies des trains acheminant des déchets radioactifs, les associations régionales demandant la protection des ours et des loups.
Aujourd'hui, les associations animalières sont soutenues au plan scientifique et financier, et sont devenues crédibles  ;  les êtres humains entendent et prennent conscience du danger que serait la disparition de nos "amies les bêtes", comme notre orgueil de "bipède pensant" nous plaît à les nommer.
Le cinéma, aujourd'hui, est également entré dans la danse de la défense des animaux.
Il y a un demi siècle, l'animal avait le beau rôle dans les dessins animés ou jouait les figurants dans les westerns. L'animal était soit le méchant que le héros se chargeait de maîtriser, soit, plus exceptionnellement, le héros copain des enfants montrant des talents "humains" (courage, bravoure, tendresse), fruits de l'amour et de l'obéissance à son maître
Le film animalier vient donner "la parole" à l'animal en allant dans son univers.
Deux types de documentaires existent aujourd'hui sur nos écrans : la docu-fiction, des films qui séduisent parce qu'ils sont présentés comme des fictions animalières, des histoires de vie plutôt que des documentaires traditionnels. Et les documentaires animaliers rigoureux, parfois moins attirants, mais plus fidèles dans leur représentation de la faune réelle.
                                                                                         
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Le documentaire animalier informe, conscientise, cherche à montrer la réalité des animaux sans détour. Dans sa sauvagerie, par nécessité de survie, et dans sa force de vie. La docufiction animalière essaie inconsciemment de nous rapprocher des animaux en les faisant vivre, sentir et souffrir "comme des humains". Les histoires sont belles esthétiquement, avec un début, un milieu et une fin digne d'un feuilleton de télévision. Avec un ou plusieurs personnages centraux, des " figurants ", parfois des « méchants ». Il est évident que tourner avec des acteurs qui ont des griffes, mâchoires à faire blêmir et peu de patience nécessite plus de travail, patience et ruse technique que de rester dans l'objectivité panoramique et contemplative de la description de l'animal dans son environnement naturel. De là le fait que la docufiction animalière est moins fréquente que le documentaire pur. De "Microcosmos", pionnier entre autres du documentaire animalier, à "Félins" on voit la "patte" des vétérinaires,  biologistes, ethnologues, éthologues  et différents scientifiques derrière le travail cinématographique, un mariage "payant" à tous les égards. Surtout au vu de la lenteur que nécessite un documentaire (à la différence de la fiction humaine) pour pouvoir voir la lumière (des écrans). Un précurseur de cela était Jacques-Yves Cousteau : avec son "Monde du silence" le commandant a gagné la reconnaissance publique, le soutien de plusieurs associations et par la même occasion des prix à Cannes et l'Oscar aux U.S.A. La violence de certaines scènes fait partie des différences avec la docufiction animalière qui essaie de toucher les humains dans leur sensibilité plutôt que de les conscientiser par le choc de la réalité (hélas, juste) des dérapages humains. Massacres, exploitations, déformations génétiques sont présentes dans certains documentaires. Mais, si nous parlons des documentaires à grand budget comme ceux tels que "Un jour sur terre", "Océans” “La famille Suricate", "La marche de l'empereur", "La planète bleue" ou "Le peuple migrateur" on voit chez Perrin, Honeyborne ou Jacquet un réel désir de montrer la beauté de l'animal pour sensibiliser le public de manière à le concerner dans sa protection.
La beauté esthétique comme arme de prise de conscience plutôt que la culpabilisation par des images réelles, certes, mais terribles.
La docu-fiction animalière utilise souvent des animaux dressés. Bart, est un des ours le plus célèbres du cinéma documentaire et en général. Il a joué dans 35 films, entre autres (évidemment) « l'Ours » de Jean-Jacques Annaud.
La docu-fiction doit avoir recours aux images faites en "laboratoire" (zoo, studio, etc.) autant qu'aux animaux apprivoisés qu'on fait semblant de mettre dans un espace naturel.
Il s'agit de donner l'illusion d'une nature sauvage et de réalisme pour toucher le public. Ainsi, dans la docu-fiction animalière "La citadelle assiégée" ; le réalisateur P. Calderon a dû faire construire une fourmilière à l'intérieur des studios pour jouer et filmer le combat des fourmis qui envahissent la citadelle.
Techniciens et biologistes ont travaillé d'arrache-pied pour créer des morceaux de termitière  donner envie aux termites de terminer le travail et de s'installer en plein centre du plateau.
Pour finir, n'oublions pas que le but d'un film est aussi de divertir. Donc, trois facteurs sont nécessaires pour assurer le succès d'un documentaire animalier : la beauté esthétique, la puissance affective des images et la surprise de certaines scènes qui  montrent des animaux proches de nous, les humains.
Dans notre prochain numéro, nous nous proposons de vous parler des autres facettes de la vie animalière et de leurs rapports avec le cinéma. Par exemple, le dressage des animaux dans le cinéma et la publicité.
A bientôt                                     
L'équipe de Planète Honnête                                                  


                                                                                        

samedi 13 juillet 2013

AVANT- PROGRAMME DU FESTIVAL 2013


Un festival d'images et de sens, unique en son genre.

L’association PLANÈTE HONNÊTE organise la 4ème édition de son festival International de films et rencontres, du 5 au 8 septembre 2013 à Cadenet (Vaucluse-84).
Focus sur les animaux "Vivre avec les Animaux. L’âme animale."
Projections de documentaires inédits, sur le monde animal, la biodiversité et les Peuples Premiers, venant du monde entier, en avant-première nationale et débats avec leur réalisateur. Rencontres et conférences de spécialistes du monde animal.

Interventions programmées :

       Dr Marie-Claude BOMSEL, vétérinaire, sur la faune sauvage en danger.
« qui aura sa place dans l'arche de Noé du futur ?
Tour d'horizon à travers 5 espèces de mammifères emblématiques :
-       Eléphants, fauves, grands singes, ours blancs et loups.

- Jocelyne PORCHER, chercheur à l’INRA, sur une alternative à l’élevage industriel. 

- François BEIGER, zoothérapeute, sur la thérapie assistée par l’animal, notamment avec les enfants.

- Allain BOUGRAIN-DUBOURG, journaliste animalier, président de la LPO,
 sur le thème de la biodiversité et la condition animale.

- Ruben OTORMIN, psychologue cinéphile et membre actif de Planète honnête, clôturera ce cycle de conférences par une intervention sur l’image des animaux au cinéma, avec extraits de films.


Venez voir, écouter, penser, débattre de notre relation vitale au monde animal et à la biodiversité.

Infos pratiques :
Le festival ouvrira ses portes le Jeudi 5 septembre à 19h,
les vendredi 6 et samedi 7 septembre de 10h30  à 23 h
et le dimanche 8 septembre de 10 h30 à 22h00.
Parking. Restauration bio sur place. Adhésion à l’Association : 10€ .
www.planetehonnete.org